Actions de promotion de la santé mentale, prévention et intervention précoce menées en milieu universitaire et dans les centres de services intégrés

Objet

Ce sommaire de données probantes a pour objet de présenter les résultats attestés d’actions menées auprès de jeunes 

en transition vers l’âge adulte (JTAA) en matière de promotion de la santé mentale, de prévention et d’intervention précoce. S’il existe un éventail d’actions de ce type destinées à ce groupe, on a retenu comme étant prioritaires aux fins de ce sommaire les actions de promotion de la santé mentale et de prévention des troubles mentaux visant les étudiants de niveau postsecondaire et les centres de services intégrés. On donne dans ce sommaire les résultats associés à chacun des domaines prioritaires, ainsi que les éléments constitutifs d’une programmation efficace, tels qu’ils ressortent des publications. 

Les données probantes qui y sont présentées sont utiles pour éclairer la prise de décisions stratégiques et pratiques, et promouvoir la santé mentale des jeunes de la province en transition vers l’âge adulte, en soutien à la seconde phase de la Stratégie ontarienne globale de santé mentale et de lutte contre les dépendances. 

Lisez le sommaire de données probantes ci-dessous ou téléchargez le PDF ici.

Principaux messages

 

Information générale

De plus en plus, la transition vers l’âge adulte se prolonge et constitue une période de développement instable (McGorry et coll., 2013). Au Canada, un jeune de 15 à 24 ans sur cinq déclare avoir des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie (British Columbia Integrated Youth Service Initiative, 2015). Ceux qui ont des problèmes de santé mentale durant cette période de transition peuvent aussi avoir du mal à fonctionner, être sans-abri, avoir des démêlés avec la justice et des difficultés en matière d’éducation et d’emploi. Ces difficultés se posent avec plus d’acuité pour les jeunes de groupes vulnérables comme les Premières Nations, les Inuits, les Métis, les nouveaux arrivants, les jeunes handicapés, les jeunes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres et ceux touchés par le système judiciaire ou le système de protection de l’enfance (la Commission de la santé mentale du Canada, 2015).

Le terme « jeune en transition vers l’âge adulte » se rapporte généralement aux individus de 16 à 25 ans; certains en ont toutefois adopté une définition plus souple, englobant les jeunes dès l’âge de 12 ans (Cappelli et Davidson, 2011). Fait important, Cappelli et Davidson (2011) suggèrent que, pour la provision comme pour la planification d’interventions en santé mentale, on devrait tenir compte du stade de développement plutôt que de l’âge chronologique.

Des études menées au Canada, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Australie aboutissent à des conclusions similaires par rapport à l’insuffisance de structures financières et institutionnelles à la jonction des systèmes de santé mentale pour enfants et pour adultes (Vloet et coll., 2011). C’est à cette jonction que, selon McGorry et coll. (2013), le système de santé mentale est à son plus faible. De l’avis de la Commission de la santé mentale du Canada (2015), ce qu’il faut pour répondre aux besoins des jeunes en transition vers l’âge adulte (JTAA), c’est un système intégré, accessible et adapté qui incorpore un éventail de services, notamment des initiatives universelles de prévention et de promotion, et des services intensifs. 

Par ailleurs, une analyse économique a démontré que les interventions en santé mentale ciblant les jeunes affichaient une bonne rentabilité (BC-IYSI, 2015).

Les JTAA ont besoin de mesures de soutien variées, intégrées et complètes qui favorisent leur bien-être mental et visent au dépistage précoce des problèmes de santé mentale et de toxicomanie. À ce titre, les activités de promotion de la santé mentale, de prévention et d’intervention précoce pour ce groupe doivent inclure des programmes offerts tant dans les campus que dans les collectivités.

Contexte

Actuellement, l’une des priorités majeures de l’Ontario, c’est de répondre aux besoins des JTAA en matière de santé mentale et de toxicomanie. La Stratégie ontarienne globale de santé mentale et de lutte contre les dépendances « Esprit ouvert, esprit sain » consiste notamment à combler les lacunes des services essentiels destinés aux jeunes à des moments de transition cruciaux (Gouvernement de l’Ontario, 2011; Conseil consultatif pour le leadership en santé mentale et en lutte contre les dépendances, 2015). La première phase de la stratégie était centrée sur les enfants et les jeunes. La province s’appuie à présent sur cette première phrase, en en élargissant la portée pour intégrer des services destinés aux JTAA et améliorer les transitions entre les services pour jeunes et les services pour adultes, entre les services intensifs et les services communautaires, entre le système de santé et le système de justice de même qu’entre le milieu de l’éducation secondaire et celui de l’éducation postsecondaire.

Méthodologie

Pour guider le travail d’élaboration de ce sommaire de données probantes, l’équipe a défini une question de recherche, une stratégie de recherche et des critères d’inclusion et d’exclusion. La question était la suivante : « Que révèlent les données probantes au sujet des actions de promotion de la santé mentale, de prévention et d’intervention précoce qui ciblent les JTAA? » Il s’agissait plus précisément d’étudier les résultats et les éléments constitutifs : 1) d’actions de promotion de la santé mentale et de prévention ciblant la population étudiante du palier postsecondaire et, 2) de centres de services intégrés pour JTAA.

Les recherches ont été effectuées à partir des mots-clés suivants: mental health; mental health promotion; mental illness prevention; early intervention; campus; post-secondary, college or university students; integrated services; youth, young adult, transition age, ou emerging adult.

L’équipe a examiné les articles ayant fait l’objet d’une révision par des pairs ainsi que les documents parallèles parus en anglais entre 2006 et 2016. Le repérage s’est fait à l’aide des moteurs de recherche Google, Google Scholar, HealthEvidence.ca et la base d’analyses systématiques Cochrane. Les examinateurs ont aussi consulté des spécialistes du domaine de la santé mentale des jeunes et des jeunes adultes, et effectué des recherches manuelles à partir de listes de référence.

La recherche de données probantes sur les actions menées en milieu universitaire et, plus généralement, auprès des JTAA, s’est faite uniquement à partir de publications de type recension, telles que des méta-analyses et des revues systématiques. Par contre, en ce qui concerne les centres de services intégrés, on s’est aussi servi d’études individuelles, les recensions à ce sujet faisant défaut.

Les données probantes

Les centres de services intégrés visant les jeunes en transition vers l’âge adulte 

L’intégration de services de santé physique et mentale destinés aux JTAA a lieu tant dans les collectivités que dans les campus. Les services intégrés sont centrés sur le dépistage précoce des problèmes de santé mentale et de toxicomanie chez les JTAA et sur l’intervention précoce. Ils sont conçus pour éliminer les obstacles les plus courants à la demande d’aide et offrir une souplesse d’accès au système de santé mentale. Il peut s’agir de répondre à des préoccupations liées à la santé physique, sexuelle ou mentale, à la toxicomanie, à des problèmes familiaux, circonstanciels, professionnels ou d’emploi. Les JTAA éprouvant une détresse psychologique légère à modérée bénéficient de brèves interventions et de soutiens divers, tandis que ceux aux prises avec des problèmes notables de santé mentale reçoivent de l’aide pour accéder à des services plus adaptés à leurs besoins.

Il existe des exemples de centres de services intégrés communautaires largement reconnus, tels que le headspace en Australie et le jigsaw en Irlande:

Résultats 

On ne dispose actuellement d’aucune donnée probante de recension au sujet des services intégrés pour JTAA centrés sur la prévention et l’intervention précoce, que ce soit dans un contexte communautaire ou en milieu universitaire.

Des études d’évaluation ont été réalisées pour décrire les premiers résultats de l’initiative headspace tout comme ceux de l’initiative Jigsaw, notamment l’élargissement de l’accès, celui de la participation et la réduction de la détresse psychologique.

Les deux initiatives seraient fructueuses pour atteindre les groupes ciblés: 

En ce qui concerne la participation et l’accès, on a fait les constatations suivantes:

 

En ce qui concerne les résultats directement liés à la détresse psychologique, voici les constatations qui ont été faites à propos des services intégrés offerts dans un cadre communautaire:

Les résultats liés à la détresse psychologique présentent des limites. Rickwood et coll. (2015 b) font observer que du fait de l’absence d’un groupe de contrôle, les changements constatés ne peuvent être précisément attribués aux centres headspace. Selon Jorm (2015), ces changements sont semblables à ceux atteints sans intervention et, de ce fait, ne sont pas forcément notables. Il faudrait mener d’autres études pour évaluer les résultats à long terme des centres de services intégrés. Des recherches sont en cours en Ontario pour comparer le rendement de centres de ce type récemment ouverts dans la province à celui des soins habituels offerts par les services psychiatriques en consultation externe pour les jeunes.

Éléments constitutifs d’une programmation efficace 

La partie qui suit donne un aperçu des éléments nécessaires à la mise sur pied de services intégrés fructueux pour les JTAA. Les services s’appuyant sur ces éléments ont le potentiel d’amener les JTAA et leur famille à obtenir des soins adaptés de grande qualité. Voici un bref descriptif des éléments en question:

 

Les services intégrés destinés aux JTAA peuvent améliorer l’accès hâtif aux services visant à répondre à des problèmes liés à la santé mentale, à la toxicomanie et à la santé physique, que ce soit en milieu universitaire ou dans la collectivité. Selon les premières données recueillies en milieu communautaire, les services intégrés s’y révèlent d’une certaine efficacité à réduire la détresse psychologique et à fournir des soins progressifs adaptés au stade de développement. Dans la partie qui suit, on examine tout l’éventail des actions menées en milieu universitaire pour y promouvoir la santé mentale et prévenir la maladie mentale.

La promotion de la santé mentale et la prévention dans les campus 

Nombre d’étudiants, tant du premier cycle que du second cycle postsecondaire, ont des problèmes de santé mentale et des problèmes sociaux (Conley et coll., 2013). La consommation excessive d’alcool est également courante chez les étudiants des milieux universitaire et collégial et constitue un problème de santé publique notable. Les problèmes de santé mentale et de toxicomanie peuvent affecter négativement les résultats scolaires et les taux d’abandon (Reavley et Jorm, 2010). Les campus sont reconnus comme fournissant un cadre privilégié pour promouvoir la santé mentale et dépister et prévenir les maladies mentales (Reavley et Jorm, 2010). On réalise de plus en plus dans le secteur postsecondaire qu’en ce qui concerne la santé mentale des jeunes, les approches centrées uniquement sur le traitement ne sont ni efficaces ni durables (MacKean, 2011).

Avec la compréhension accrue de l’importance d’adopter une approche en amont, on en est venu à mettre en œuvre diverses actions universitaires pour favoriser l’estime de soi, améliorer les capacités d’adaptation des étudiants et réduire le stress et la dépression. Parmi ces actions figurent des programmes ciblant des individus ayant des problèmes de santé mentale et des étudiants qui n’en ont pas, ainsi que des approches systémiques de promotion d’une santé mentale positive à l’échelle d’un segment de population donné, par exemple l’apport de changements à l’organisation institutionnelle et au milieu universitaire.

La partie ci-après présente les données probantes sur l’efficacité de ces actions, en ce qui a trait à :

On y présente aussi, le cas échéant, les éléments constitutifs d’interventions efficaces.

Résultats et éléments constitutifs d’une programmation efficace dans les campus 

i. Les interventions menées en milieu universitaire pour combattre la détresse psychologique 

Les données probantes sur l’efficacité des actions menées dans les campus pour prévenir la détresse psychologique des étudiants ou intervenir rapidement pour la combattre sont variées, pluridimensionnelles et parfois contradictoires, selon le type d’action ou le groupe ciblé. Dans le cadre d’une évaluation qu’ils ont réalisée, Conley et coll. (2013) ont étudié des actions universelles contrôlées de promotion de la santé et de prévention, menées auprès d’étudiants de 1er, 2e et 3e cycles universitaires. Ils se sont intéressés aux actions aboutissant aux trois principaux résultats suivants : les compétences socioaffectives (p. ex. adaptation, communication, affirmation de soi ou prise de conscience émotionnelle de soi), la perception de soi (p. ex. estime de soi/efficacité personnelle) et le niveau de détresse psychologique (p. ex. dépression ou angoisse).

Leur évaluation leur a permis de constater que les programmes axés sur les compétences qui incluaient une mise en pratique encadrée, composée d’un entraînement comportemental et d’une rétroaction positive, s’avéraient être les plus bénéfiques à tous les niveaux. De la même façon, une méta-analyse menée par Conley et coll. (2015) a révélé que les programmes de formation orientés sur les compétences qui incluaient une mise en pratique encadrée étaient nettement plus efficaces que des programmes psychoéducatifs et des programmes de formation orientés sur des compétences sans mise en pratique supervisée. Ils s’avéraient plus efficaces pour réduire les symptômes de l’angoisse, du stress, de la dépression et de la détresse psychologique générale, de même que pour améliorer les compétences socioaffectives, les autoperceptions, ainsi que l’attitude par rapport aux études et le rendement de l’étudiant (Conley et coll., 2015).

Les données probantes liées aux éléments constitutifs de ces programmes sont les suivantes: 

Il est important de noter la très grande variabilité des résultats des actions de formation axées sur les compétences qui sont explorées dans les différentes études. Les publications ne font pas état des particularités des programmes efficaces en raison du manque d’information détaillée fournie dans les études examinées (Conley et coll., 2013; Conley et coll., 2015). Les facteurs de cette grande variabilité sont inconnus. Il pourrait s’agir:

Par ailleurs, des chercheurs affirment que la motivation des participants ou leur niveau de mobilisation dans une action donnée pourrait affecter les résultats autant que la maîtrise de la compétence enseignée dans le cadre d’un programme donné (Conley et coll., 2015).

Les données probantes sur d’autres types d’actions universitaires visant à prévenir le stress psychologique des étudiants ou à intervenir rapidement pour le combattre se résument comme suit :

ii. Les interventions menées en milieu universitaire pour prévenir le suicide 

Dans une revue systématique, Harrod et coll. (2014) ont examiné les preuves de l’efficacité des actions de prévention primaire du suicide dans le contexte de l’enseignement postsecondaire. Ils y ont comparé l’impact de l’instruction en salle de classe, des politiques institutionnelles et des programmes de formation de gardien sur : le nombre de suicides aboutis et de tentatives de suicide, les idées suicidaires, l’évolution des connaissances et attitudes sur le suicide, et l’accessibilité des moyens de suicide. Voici ce qu’ils ont constaté:

D’après les résultats qu’ils ont obtenus, Harrod et coll. ont conclu qu’il n’existe pas suffisamment de données probantes pour appuyer la mise en œuvre à grande échelle de tout programme ou politique ciblant la prévention du suicide en milieu universitaire. Étant donné que toutes les actions évaluées qu’ils ont repérées combinaient des éléments d’actions préventives primaires et secondaires, il ne leur a pas été possible de définir les effets indépendants des actions de prévention primaire (Harrod et coll., 2014).

iii. Les interventions menées en milieu universitaire pour réduire la consommation d’alcool

Les actions de réduction de consommation d’alcool chez les étudiants pour lesquelles on dispose des données probantes les plus convaincantes sont les programmes axés sur les compétences cognitivo-comportementales à composantes multiples; les brèves interventions de motivation et les interventions à rétroaction normative personnalisée fournies en personne ou par ordinateur (NSDHW, 2012; Reavley et Jorm, 2011).

Les constatations générales relatives à l’efficacité de tels programmes se résument comme suit (NSDHW, 2012; Reavley et Jorm, 2011): 

On a trouvé moins de données probantes solides quant à l’efficacité des éléments d’interventions décrits ci-après (NSDHW, 2012; Reavley et Jorm, 2011):

iv. Les interventions en santé mentale menées à l’échelle du campus 

Pour adopter une approche universitaire systémique en santé mentale, il faut envisager le milieu universitaire comme secteur à cibler et comme responsable du renforcement et du maintien de la santé mentale de ses membres (CACUSS et CMHA, 2013). Une telle approche implique par ailleurs une mobilisation de toutes les parties prenantes en vue de créer des conditions reposant sur des valeurs d’équité sociale, de durabilité, de choix éclairé et d’orientation des étudiants (CACUSS et CMHA, 2013). Les stratégies globales de santé mentale pour la population étudiante du secteur postsecondaire peuvent avoir une incidence notable sur le bien-être des étudiants et une rentabilité élevée en réduisant les coûts socio-économiques des maladies mentales pour l’ensemble de la population. (OUCHA, 2009).

S’il est vrai que les éléments constitutifs des approches universitaires systémiques en matière de promotion de la santé mentale, de prévention et d’intervention précoce varient et qu’on dispose de peu de preuves quant aux liens entre ces éléments et les résultats produits sur les étudiants, on a toutefois relevé dans les dans les publications des éléments décrits comme jouant un rôle clé dans la promotion de la santé mentale et du bien-être en milieu universitaire (CACUSS et CMHA, 2013; CICMH, 2015; Jed Foundation, 2011; MacKean, 2011; Warwick et coll., 2008; ACHA, 2010). Ces éléments clés sont les suivants:

un leadership à différents niveaux, y compris au niveau de la direction, les cadres intermédiaires œuvrant comme promoteurs et les cadres supérieurs comme principaux moteurs du changement.

le soutien à l’apprentissage, par exemple par des tuteurs et des mentors (Warwick et coll., 2008);
les réseaux sociaux, tels que des groupes de vie et d’apprentissage qui réduisent l’isolement des étudiants (Jed Foundation, 2011; MacKean, 2011);

le développement d’une philosophie et d’un milieu universitaires inclusifs, s’appuyant sur des valeurs d’équité sociale (CACUSS et CMHA, 2013; CICMH, 2015; MacKean, 2011; Warwick et coll., 2008).

Dans l’ensemble, les actions universitaires de promotion de la santé mentale et de prévention de la maladie mentale se composent d’initiatives qui ciblent des individus et d’approches systémiques de promotion d’une santé mentale positive à l’échelle de la population étudiante. Il y a toute une gamme de résultats et d’éléments associés à l’efficacité d’actions centrées sur la détresse psychologique, la prévention du suicide, la consommation excessive d’alcool et la promotion de la santé mentale à l’échelle du campus.

Limitations

Ce sommaire de données probantes comporte plusieurs limites, car les preuves présentées n’offrent pas forcément une vue d’ensemble complète des connaissances sur le sujet général de la promotion de la santé mentale, de la prévention et de l’intervention précoce chez les JTAA. Cela s’explique par la spécificité de la question de recherche, les exemples d’interventions qui ont été retenus et les mots-clés de recherche correspondants, de même que les contraintes de temps limitant les recherches et la synthèse des données probantes. La quantité de données probantes relatives à l’efficacité des interventions et aux éléments qui y sont associés varient beaucoup selon le type d’intervention. Par exemple, peu de recherches ont été réalisées sur les centres de services intégrés pour les JTAA. Enfin, du fait de la diversité des actions destinées à ce segment de population, il est difficile de tirer des conclusions quant à leur efficacité respective ou quant aux éléments qui se retrouvent dans les diverses actions jugées efficaces.

Conclusion

Les JTAA ont besoin d’un système intégré accessible et adapté qui incorpore un éventail de services, notamment des initiatives de prévention et de promotion universelles de même que des services intensifs (MHCC, 2015). Les mesures de soutien à la promotion de la santé mentale, à la prévention des troubles mentaux et à l’intervention précoce chez les JTAA doivent inclure des programmes offerts aussi bien en milieu universitaire que dans la collectivité.

On relève de multiples résultats en ce qui concerne les actions destinées aux JTAA, selon l’action et le cadre où elle se déroule. Les campus sont reconnus comme fournissant un cadre privilégié pour promouvoir la santé mentale et dépister et prévenir les maladies mentales (Reavley et Jorm, 2010). Les programmes axés sur les compétences qui incluent une mise en pratique encadrée sont ceux qui s’avèrent être les plus bénéfiques pour réduire la détresse psychologique. En ce qui concerne la réduction de la consommation d’alcool, les actions pour lesquelles on dispose des données probantes les plus convaincantes sont les programmes axés sur les compétences cognitivo-comportementales à composantes multiples; les brèves interventions de motivation et les interventions à rétroaction normative personnalisée fournies en personne ou par ordinateur (MSDHW, 2012; le Reavley et Jorm, 2011). 

En ce qui concerne les actions menées en milieu communautaire, il est nécessaire de réorienter les services existants pour les rendre plus accessibles et plus adaptés au stade de développement des JTAA concernés (McGorry et coll., 2013, O’Reilly et coll., 2015). Il a été démontré que les centres de services intégrés pouvaient accroître l’accès aux services et réduire la détresse psychologique, principalement chez les JTAA éprouvant une détresse légère à modérée liée à la dépression et à l’angoisse.

S’il est vrai que l’efficacité de leurs composantes et de l’infrastructure des services dépend de la population cible et des problèmes auxquels les JTAA sont confrontés, il y a toutefois des éléments qui sont nécessaires à la mise sur pied de mesures de soutien global. Ce sont notamment:

Ce sommaire de données probantes résume les résultats et les éléments d’actions de promotion de la santé mentale, de prévention et d’intervention précoce pour les JTAA qui sont utiles à la prise de décision. On y examine plus précisément les actions destinées aux étudiants et les centres de services intégrés. En résumé, il est essentiel de mettre à la disposition des JTAA de la province un ensemble varié et complet de mesures de soutien qui favorisent leur accès à des services adaptés au plan développemental dans divers milieux. Cela permettra de prévenir les défis additionnels auxquels sont confrontés les jeunes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie à une période de développement déjà instable.

Bibliographie 

American College Health Association (2010). Considerations for Integration of Counseling and Health Services on College and University Campuses. Linthicum, MD.

Association des services aux étudiants des universités et des collèges du Canada et Association canadienne pour la santé mentale (2013). Post Secondary Mental Health: Guide to Systemic Approach. [en anglais seulement]. Vancouver, BC.

British Columbia Integrated Youth Services Initiative (BC-IYSI) Working Group (2015). British Columbia Integrated Youth Services Initiative: Rationale and Overview. Victoria, BC.

Cappelli, M. and Davidson, S. (2011). We’ve got growing up to do: Transitioning youth from child and adolescent mental health services to adult mental health services http://www.excellenceforchildandyouth.ca/sites/default/files/policy_growing_up_to_do.pdf

Centre for Innovation in Campus Mental Health (2015). Environmental Scan of Promising Practices and Indi- cators Relevant to Campus Mental Health. Toronto, ON.

Commission de la santé mentale du Canada. (2012). Faire un pas vers le futur : Bâtir un système de services en santé mentale et en toxicomanie adapté aux besoins des adultes émergents. Ottawa (Ontario): Commission de la santé mentale du Canada.

Conley, C. S., Durlak, J. A., & Dickson, D. A. (2013). An evaluative review of outcome research on universal mental health promotion and prevention programs for higher education students. Journal of American College Health, 61(5), 286-301.

Conley, C. S., Durlak, J. A., & Kirsch, A. C. (2015). A meta-analysis of universal mental health prevention pro- grams for higher education students. Prevention Science, 16(4), 487-507.

Conseil consultatif pour le leadership en santé mentale et en lutte contre les dépendances (2015). Meilleure santé mentale, meilleure santé en général : Rapport annuel de 2015 du Conseil consultatif pour le leadership en santé mentale et en lutte contre les dépendances. Repéré à http://www.health.gov.on.ca/fr/common/ministry/publications/reports/bmhmbh/mental_health_adv_council.pdf

Gouvernement de l’Ontario (2011). Esprit ouvert, esprit sain. Stratégie ontarienne globale de santé mentale et de lutte contre les dépendances. Ottawa, ON. Repéré à Http://www.health.gov.on.ca/fr/common/ministry/publications/reports/mental_health2011/mentalhealth_rep2011.pdf

Harrod, C. S., Goss, C. W., Stallones, L., & DiGuiseppi, C. (2014). Interventions for primary prevention of sui- cide in university and other post-secondary educational settings. The Cochrane Library.

Howe, D., Batchelor, S., Coates, D., and Cashman, E. (2014). Nine key principles to guide youth mental health: development of service models in New South Wales. Early Intervention in Psychiatry, 8 : 190-197

Jed Foundation (2011). A guide to campus mental health action planning. Repéré sur le site Web de la Jed Foundation : http://www.jedfoundation.org/CampusMHAP_Web_final.pdf 

Jorm, A.F. (2015). How effective are ‘headspace’ youth mental health services? Australian & New Zealand Journal of Psychiatry, 49(10) 861–862.

MacKean, G. (2011). Mental health and well-being in post-secondary education settings. In CACUSS preconference workshop on mental health.

McGorry, P., Bates, T., & Birchwood, M. (2013). Designing youth mental health services for the 21st century: examples from Australia, Ireland and the UK. British Journal of Psychiatry, 202, s30-s35.

Nova Scotia Department of Health and Wellness. (2012). Reducing alcohol harms among university students: A summary of best practices. Repéré sur le site Web du gouvernement de la Nouvelle-Écosse: https://novascotia.ca/dhw/addictions/documents/Reducing-alcohol-harms-among-university-students.pdf

O’Keefe, L., O’Reilly, A., O’Brien, G., Buckley, R., Illback, R. (2015). Description and outcome evaluation of Jigsaw: an emergent Irish mental health early intervention programme for youth people. Irish Journal of Psychological Medicine, 1-7

O’Reilly, A., Illback, R., Peiper, N., O’Keefe, L, & Clayton, R. (2015). Youth engagement with an emerging Irish mental health early intervention programme (Jigsaw): participant characteristics and implications for ser- vice delivery. Journal of Mental Health, 24(5), 283–288.

Ontario University and College Health Association (2009). Towards a comprehensive mental health strategy: The crucial role of colleges and universities as partners. Repéré sur le site Web de l’OUCHA : http://www.oucha.ca/pdf/mental_health/2009_12_OUCHA_Mental_Health_Report.pdf

Reavley, N., & Jorm, A. F. (2010). Prevention and early intervention to improve mental health in higher edu- cation students: a review. Early intervention in Psychiatry, 4(2), 132-142.

Rickwood, D.J. et coll. (2015b). Changes in psychological distress and psychological functioning in young people visiting headspace centres for mental health problems. The Medical Journal of Australia, 202(10), 537-542.

Rickwood, D.J., Telford, N.R., Mazzar, K.R., Parker, A.G., Tanti, C.J., & McGorry, P.D. (2015a). The services pro- vided to young people by headspace centres in Australia. The Medical Journal of Australia, 202(10), 533-536.

Universities UK. (2015). Student mental wellbeing in higher education: Good practice guide. Repéré sur le site Web des universités du Royaume-Uni : http://www.universitiesuk.ac.uk/policy-and-analysis/reports/Documents/2015/student-mental-wellbeing-in-he.pdf

Vloet, M., Davidson, S., & Cappelli, M. (2011). Formulating Policies to Reclaim Youth In Mental Health Transi- tions. Healthcare Quarterly. Vol 14 Special Issue.

Warwick, I., Maxwell, C., Statham, J., Aggleton, P., & Simon, A. (2008). Supporting mental health and emo- tional well-being among younger students in further education. Journal of Further and Higher Education, 32 (1), 1-13.

 

 

 

 

 

 

En savoir plus sur