Utilisation de ressources virtuelles asynchrones en santé mentale pour combattre le stress lié à la pandémie de COVID-19
En bref
Depuis quelques décennies, un nombre croissant de ressources virtuelles en santé mentale, dont des programmes en ligne et des applis pour téléphone intelligent, sont offertes gratuitement au public. Parmi celles-ci, on retrouve notamment des ressources virtuelles asynchrones (VA), qui ne nécessitent aucun contact en temps réel avec des prestataires de soins de santé mentale. Les ressources VA en santé mentale sont indispensables dans le contexte de la pandémie de COVID-19, puisqu’elles permettent d’accéder à des services de santé mentale tout en respectant les consignes sanitaires relatives à la distanciation physique. Cependant, seul·e·s 2 % des participant·e·s à un sondage mené au Canada ont indiqué avoir utilisé des ressources VA en santé mentale lors des trois premiers mois de la pandémie, contre 2,8 % des personnes ayant signalé un impact négatif de la pandémie sur leur santé mentale.
Cette Recherche en bref présente l’article « Use of Asynchronous Virtual Mental Health Resources for COVID-19 Pandemic–Related Stress Among the General Population in Canada: Cross-Sectional Survey Study », publié dans le Journal of Medical Internet Research en 2020, à https://doi.org/10.2196/24868. Article consulté le 25 février 2021.
Les publications intitulées Recherche en bref sont des résumés succincts d’articles de recherche, présentés en langage clair, dans un format convivial.
Objet de la recherche
Depuis quelques décennies, un nombre croissant de ressources virtuelles en santé mentale, dont des programmes en ligne et des applis pour téléphone intelligent, sont offertes gratuitement au public. Parmi celles-ci, on retrouve notamment des ressources virtuelles asynchrones (VA), qui ne nécessitent aucun contact en temps réel avec des prestataires de soins de santé mentale.
Les ressources VA en santé mentale – applis, sites Web, outils en ligne et autres formes de soutien connecté – sont indispensables dans le contexte de la pandémie de COVID-19, puisqu’elles permettent d’accéder à des services de santé mentale tout en respectant les consignes sanitaires relatives à la distanciation physique.
Une étude a été menée sur l’utilisation des ressources VA en santé mentale au Canada lors de la pandémie de COVID-19.
Méthodes
Les chercheuses et chercheurs se sont appuyé·e·s sur la première phase d’une enquête d'échantillonnage à plusieurs temps pour examiner l’utilisation de ressources VA en santé mentale offertes gratuitement au public (p. ex. Retrouver son entrain et Espace mieux-être Canada) chez les personnes de plus de 18 ans résidant au Canada. Trois mille personnes au total ont répondu au sondage.
L’enquête avait sondé les participants sur leur santé mentale et leur degré de stress avant et durant la pandémie de COVID-19, ainsi que sur leurs stratégies d’adaptation.
Lors de la pandémie, plusieurs provinces et territoires canadiens ont imposé des mesures de confinement (fermeture des commerces non essentiels, incitation au télétravail, etc.) afin de freiner la propagation du coronavirus. Les chercheurs ont recueilli les réponses au sondage de manière qu’elles coïncident avec la levée des mesures de confinement, mises en place pour une durée de deux mois.
Conclusions de la recherche
Seul·e·s 2 % des participant·e·s ont indiqué avoir utilisé des ressources VA en santé mentale lors des trois premiers mois de la pandémie, contre 2,8 % des personnes ayant signalé un impact négatif de la pandémie sur leur santé mentale.
Les personnes les plus nombreuses à indiquer avoir utilisé ces ressources étaient celles qui s’étaient automutilées (10,4 %), celles qui avaient eu du mal à s’adapter (5,5 %), celles qui avaient eu des idées suicidaires (8,0 %) et celles qui avaient fait état d’une dégradation de leur santé mentale depuis le début de la pandémie (3,6 %).
L’utilisation des ressources VA en santé mentale était également plus élevée chez les personnes qui avaient reçu des soins de santé mentale en personne et chez celles qui avaient obtenu une consultation virtuelle avec un·e intervenant·e ou une conseillère ou un conseiller en santé mentale, ainsi que chez les membres des minorités visibles.
Portée et limites des conclusions
Les auteur·e·s de l’étude ont signalé de nombreuses limites. Par exemple, le sondage ayant été administré en ligne, les personnes sans internet ou vivant dans des régions rurales mal desservies n’étaient pas représentées dans l'échantillon. De plus, le sondage ne comportait qu’une seule question permettant de mesurer l’utilisation des ressources VA en santé mentale; aucune donnée n’a été recueillie auprès des répondant·e·s sur le type de ressource utilisé, leur avis sur l’efficacité des ressources, la durée de l’utilisation de ces ressources ou les raisons qui les avaient amené·e·s à ne plus s’en servir.
Applications possibles
Ces données pourraient être utiles aux professionnel·le·s et aux planificatrices et planificateurs qui œuvrent dans le domaine de la santé publique et qui souhaitent promouvoir les ressources VA en santé mentale auprès de la population canadienne. Cette étude pourrait également servir de ressource aux prestataires de soins primaires ou autres qui travaillent auprès de personnes connaissant des troubles de santé mentale.
Auteur.e.s
Chris G. Richardson1, Allie Slemon2, Anne Gadermann1,3, Corey McAuliffe1, Kimberly Thomson1,3, Zachary Daly2, Travis Salway4, Leanne M. Currie2, Anita David5, Emily Jenkins2
- Centre for Health Evaluation and Outcome Sciences, Providence Healthcare Research Institute, Hôpital St. Paul, Vancouver (Colombie-Britannique)
- School of Nursing, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver (Colombie-Britannique)
- School of Population and Public Health, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver (Colombie-Britannique)
- Université Simon Fraser, Burnaby (Colombie-Britannique)
- Patient Voices Network, Vancouver (Colombie-Britannique)